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Mon élevage

 

Ma colonie est en fait divisée en « Brigades ».. Ce terme est parfaitement approprié à mes oiseaux qui ont tous un rôle bien défini mais toujours répartis en groupes.. Ma brigade de reproducteurs, mes voyageurs et yearlings, mes voyageurs blancs,  mes jeunes.

 

Ma brigade de reproducteurs

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 Elle est composée des meilleurs représentants de mes différents courants sanguins. Ces oiseaux  ne voyagent pas mais jouissent d’un entraînement quotidien afin de « garder la forme » et d’éduquer leurs jeunes  lors des premières sorties autour du colombier, les pipants apprenant de leurs parents par mimétisme..  Le père qui « pousse à nid » à nouveau est particulièrement intéressant car il ne s’éloigne pas.. J’évite beaucoup de déconvenues en procédant de cette manière, essayant d’empêcher qu’un jeune ne suive mes fougueux yearlings et ne se perde « du toit » dès sa première sortie.. Pour ma part, j’ai fait le choix d’accoupler en janvier les années où je change les couples..

 

mes voyageurs/yearlings

Tous les voyageurs sont accouplés fin mars dans le colombier de jeu.. Je retire les mâles de ce compartiment 4 jours avant l’enlogement. Au retour, le veuvage peut commencer.

Les veufs ont le droit de couver 10 jours. Il faut les entraîner souvent pendant cette période.  Quand j’installe les femelles au plateau à mi-casier, je laisse les mâles roucouler sur la 2ème partie du plateau pendant une heure. Il faut rapidement entraîner ou enloger à ce moment là.. Chacun y va de sa méthode et astuces concernant le veuvage classique et je ne dévoilerai pas toutes les miennes !! 

Toute une partie de mon colombier me permet de jouer également au naturel, utilisant des yearlings sur des jeunes de 10 jours ou certains mâles fougueux, poussant à nid, sans aucune autre forme de préparation..  Le plaisir des deux méthodes de jeux est aussi grand et parfois je me trompe mais je me remets en question..  Ce qui est certain, c’est que pour jouer, il faut sélectionner mais pour sélectionner il faut beaucoup jouer.. 

Mes jeunes

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Mes jeunes bénéficient d’une attention toute particulière.. Dès le sevrage, ils disposent d’une volière grillagée qui leur permet de rester ensemble plus longtemps, sans stress, tout en observant le monde extérieur.  Ils enregistrent ainsi leurs premiers repères. Même nombreux, ils ne peuvent pas se faire de mal. A deux mois, ils peuvent intégrer le compartiment voisin qui donne sur quatre des cinq spoutniks, le dernier faisant partie du compartiment veuvage.. Personne n’est forcé à sortir ni poussé sur les trappes.. Certains dégourdis sortiront rapidement alors que certains de leurs frères mettront dix jours de plus pour mettre le bec dehors.. J’ai observé que ces derniers « timides » rentrent au moindre bruit, ce qui signifie qu’ils rattrapent leur retard en maîtrisant très vite le système d’entrée des spoutniks. Ces pipants, devenus adultes, effectuent, plus que les autres, des piqués vertigineux amorcés à plusieurs  centaines de mètres d’altitude pour atterrir directement sur la tablette d’entrée du spoutnik.. Ils sont très impressionnants..

les soins quotidiens
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Tous mes pigeons s’entraînent quotidiennement, à tour de rôle, par groupes de 20, sauf par temps de neige ou de brouillard. Il ne faut, à ce propos, pas oublier que nos principaux ennemis, le faucon pèlerin et l’autour des palombes, auront beaucoup de mal à se nourrir par de telles conditions climatiques et qu’ils prendront beaucoup plus de risques dès le soleil revenu. Une grande prudence s’impose et, ces jours là,  je suis contraint de faire sortir sous haute surveillance.. Par jour de vent, les yearlings et les vieux sont grisés par la vitesse et je n’ai pas à utiliser de drapeau pour obtenir des volées de 30 minutes, tant leur plaisir est grand..

 

mA brigade de Blancs

Mes voyageurs blancs ne sont joués qu’au naturel, pas de casiers de veuvage pour eux, c’est un choix..  Bien qu’excellents en demi-fond, mes Comines blancs ne sont joués qu’en vitesse sur   de courtes distances (100 kms maximum). Ils ne sont pas constatés électroniquement car envoyés sur des courses très privées sans recherche de podium..

ce qui perturbe le pigeon..

Comme je le dis toujours : « Un bon veuf ou un bagarreur qui pousse à nid joué au naturel sont imbattables par temps clair.. »  Il n’en va pas toujours ainsi sur les lignes de vol et il est certain que le mauvais temps et le relief perturbent l’orientation de nos pigeons.  Ces défis peuvent être anticipés par les vieux briscards qui ont enregistré, tel un GPS, de véritables données cartographiées et qui sont capables de détecter un orage violent quelques dizaines de kilomètres avant de le rencontrer afin de pouvoir le contourner. Les lignes à haute tension représentent un danger mortel pour les jeunes de l’année et les yearlings lancés à pleine vitesse..

Les chasseurs représentent un danger que je qualifierais de modéré car la date d’ouverture de la chasse aux volatiles correspond à la période où nos concours sont quasiment terminés, la mue battant son plein.. De plus, il est très facile de différencier un vol de pigeons ramiers (palombes) d’un groupe de pigeons voyageurs car ils n’ont pas du tout la même silhouette. Nos voyageurs ne se mélangeant jamais, de surcroît, avec leurs cousins sauvages..  Un accident n’est cependant jamais impossible..

ET AILLEURS ?

Nos amis Belges semblent avoir quelques longueurs d’avance quant à l’harmonisation de leur territoire.. La plupart des lignes à haute tension sont par exemple enterrées, ce qui représente un atout non négligeable pour ce qui nous intéresse..   De plus, la Wallonie semblait être prédestinée à devenir le berceau de la colombophilie lorsqu’on sait que les pigeons voyageurs sont génés par les reliefs .. La Belgique n’est-elle pas nommée  » Le Plat Pays » ?..

Défis & dangers

Notre pigeon voyageur n’a pas toujours la vie facile dès lors qu’il se trouve à l’extérieur du colombier protecteur. Les nombreux défis rencontrés ne sont pas les mêmes en fonction des situations, c’est à dire quand le pigeon regagne son colombier (course ou entraînement) ou qu’il s’entraîne à domicile.. Certains sont le fait de la malchance, d’autres peuvent être anticipés par le pigeon lui même et par son propriétaire..  Il est pourtant un fléau qui menace et décime plus que tout autre nos colonies et qui est redouté par tout colombophile : Les rapaces, et tout particulièrement le faucon pèlerin et l’autour des palombes dont les populations explosent anormalement..

Alliés inattendus..

« Qui enverrait sa Belle-Mère ad patres, en disposant d’un bon avocat, aurait moins de risques d’encourir une lourde peine que celui  qui abattrait un rapace en plein vol » déclarait, exaspéré, un célèbre colombophile Belge.. Et, comme lui, je n’oserais encourager quiconque à agir..     Ceci étant et devant l’immobilisme général, j’ai songé à un petit stratagème, 100% légal, basé une fois encore sur l’observation.  Je baptiserais  fièrement cette astuce, que je partage volontiers, « Houspillage Maîtrisé ».